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Durée des principes de formation : tout ce qu’il faut savoir

Un contrat d’alternance ne se juge pas à la longueur de son calendrier, mais à la subtilité de ses règles. Le temps de formation, loin d’être une ligne droite, s’étire ou se resserre selon la nature du contrat, la branche professionnelle, ou encore le statut du salarié. Un apprenti et un alternant sous contrat de professionnalisation ne vivront pas le même rythme. À cela s’ajoutent des conventions collectives qui réservent parfois des surprises, modifiant ici et là la donne.

Les obligations côté employeur, les droits côté alternant : tout s’imbrique dans un ensemble de textes qui, bien souvent, se contredisent ou changent au gré des réformes. Suivre la piste administrative, c’est accepter une veille constante pour ne pas tomber dans l’erreur, que ce soit dans le calcul ou l’application des règles. À ce jeu, le financement et l’évaluation ne simplifient rien : une couche de complexité supplémentaire s’ajoute à l’édifice.

Les grands principes et le cadre légal de la formation professionnelle

La formation professionnelle en France repose sur un véritable socle juridique. Le code du travail fixe la règle : d’après l’article L. 6321-1, chaque employeur doit garantir à ses salariés la possibilité de s’adapter à leur poste de travail et de maintenir leur capacité à évoluer. Deux axes majeurs en découlent : la formation initiale qui donne accès au marché du travail, et la formation continue, véritable alliée des évolutions et reconversions de carrière.

La loi du 5 septembre 2018, également appelée « liberté de choisir son avenir professionnel », a remodelé l’écosystème. Elle a simplifié les dispositifs, affirmé les droits des actifs, et remodelé le parcours de formation. Depuis la réforme de 2014, un entretien professionnel s’impose tous les six ans (article L. 6315-1) : c’est l’occasion de faire le point sur le parcours, de planifier la suite, et de vérifier qu’au moins une action de formation a été suivie. Pour certains métiers spécifiques, la formation obligatoire conditionne encore l’accès à la profession.

Pour mieux distinguer les divers cas de figure, quelques repères fondamentaux :

  • La formation professionnelle peut être prévue par la loi, ou décidée par l’entreprise pour accélérer la montée en compétences de ses salariés.
  • Un organisme national régule le secteur, assure la répartition des ressources et garantit la cohérence entre les différents acteurs.

Employeurs, salariés, organismes de formation et opérateurs de compétences forment ensemble l’ossature du dispositif. Leur ambition ? Fluidifier les parcours, permettre à tous de se perfectionner ou de s’ajuster aux nouvelles exigences du marché du travail.

Quels types de formation et dispositifs pour les salariés et alternants ?

La formation professionnelle propose un éventail de formats, prêts à s’adapter à un large éventail de situations. Parmi les dispositifs individuels, le compte personnel de formation (CPF) s’est imposé comme un pilier. Chaque actif peut mobiliser cette réserve financière pour accéder à une formation qualifiante, préparer une certification, ou développer de nouvelles aptitudes. Depuis 2019, le CPF se traduit en euros : la grande majorité des salariés voit son compte crédité de 500 € par an, et ceux qui ont moins de diplômes bénéficient d’une enveloppe de 800 €.

Côté employeur, le plan de développement des compétences est pensé comme une feuille de route. Il centralise les formations jugées stratégiques pour l’entreprise : perfectionnement, reconversions, nouvelles obligations ou formations réglementaires. Les fameuses soft skills, créativité, capacité d’adaptation, travail en équipe, s’imposent désormais dans ces projets, témoignant d’un monde professionnel qui accorde autant de valeur au savoir-être qu’au savoir-faire.

Du côté des alternants, deux parcours structurent l’essentiel : le contrat d’apprentissage et le contrat de professionnalisation. Un temps en entreprise, un temps en centre de formation, le tout rythmé par les périodes de formation en milieu professionnel (PFMP), notamment pour ceux qui préparent un CAP ou un bac pro. Ce va-et-vient permanent entre théorie et pratique façonne le quotidien des alternants.

La pédagogie elle aussi fait sa révolution : digital learning, apprentissage mixte, réalité virtuelle… autant de modalités qui renouvellent les méthodes et invitent à apprendre autrement. À noter : sans la certification Qualiopi, impossible pour un organisme de formation de toucher aux fonds publics, ce qui renforce le sérieux et la qualité de l’offre. Les personnes en pleine reconversion peuvent activer un projet de transition professionnelle (PTP) ou demander la validation des acquis de l’expérience (VAE). Deux outils puissants pour transformer l’expérience accumulée en véritable certification, et bouger les lignes de sa carrière.

Formateur expérimenté expliquant un concept à des adultes en formation

Quels droits, devoirs et fonctionnement concret côté employeurs et alternants

Du côté des employeurs, la législation (articles L. 6321-1 et L. 6321-2 du code du travail) leur confie la tâche de soutenir l’employabilité et l’adaptation au poste, pour chaque collaborateur. Dans les faits, cela passe par le fameux plan de développement des compétences, pensé pour s’insérer dans le temps de travail habituel. Le salarié reste rémunéré pendant sa formation, sauf pour certains modules suivis en dehors des horaires traditionnels.

Côté alternants, le contrat d’apprentissage structure l’alternance entre entreprise et centre de formation. Pour chaque parcours, les PFMP, prévues à l’article L. 124-1 du code de l’éducation, rythment l’apprentissage. L’alternant cumule les avantages : salaire, protection sociale, et droits alignés sur ceux des autres salariés, y compris pour la gestion du temps de travail.

Rôles des acteurs de la formation

Plusieurs intervenants jalonnent le parcours des apprenants. Pour les identifier, voici les missions principales de chacun :

  • Les opérateurs de compétences (OPCO) conseillent et soutiennent le financement de certaines formations, accompagnent les entreprises dans leur analyse des besoins, et contribuent à bâtir des programmes sur mesure.
  • Le responsable formation pilote la mise en œuvre du plan, en lien avec les représentants du personnel.
  • Le tuteur d’entreprise ou maître d’apprentissage accompagne l’alternant au quotidien, l’aide à s’intégrer et favorise le développement de ses compétences.

L’entretien professionnel, fixé tous les deux ans, occupe une place déterminante. S’y dessinent les attentes, les ambitions, et l’assurance que les parcours de formation suivent la trajectoire souhaitée. Cet échange est l’occasion de relier objectifs individuels et stratégie collective, pour anticiper les évolutions.

Au fond, la durée ou le format des formations ne sont que la partie visible du mécanisme. Derrière, tout un écosystème s’ajuste, s’affine, se réinvente, laissant à chacun la possibilité de rebattre les cartes de sa progression, d’oser les détours parfois, toujours dans le mouvement et l’occasion de se renouveler.