Emploi

Eligibilité au Fongecif : critères et droit d’accès

Vingt-quatre mois d’activité, douze dans la même entreprise : la règle tombe, nette, pour tout salarié en CDI souhaitant activer le financement d’un projet de transition professionnelle. À côté, les intérimaires et les CDD naviguent selon d’autres balises, souvent peu connues, qui redessinent les contours de leur accès à ce dispositif.

Chaque année, le nombre de dossiers validés ne remplit même pas les capacités financières prévues. Un écart s’installe, têtu, entre l’attente des salariés et les possibilités effectives offertes par le Fongecif. Certaines professions, pourtant en quête de reconversion, restent encore à l’écart.

Comprendre les projets de transition professionnelle : un levier pour changer de métier

La transition professionnelle répond directement aux envies de mobilité ou de changement de métier des salariés. Depuis la réforme de la formation, le projet de transition professionnelle (PTP) remplace le CIF, mais poursuit toujours le même objectif : accompagner la transformation d’un projet professionnel vers un autre horizon, parfois bien éloigné du métier d’origine.

L’accès à une formation qualifiante ou certifiante inscrite au RNCP est l’axe central de cette démarche. Tout commence par un bilan de compétences ou un accompagnement CEP, pour poser les bases solides d’un parcours de reconversion professionnelle. Ensuite, les commissions paritaires interprofessionnelles régionales (CPIR), ou Transitions Pro, passent chaque dossier au crible. Leur analyse repose sur plusieurs éléments : cohérence du projet, pertinence par rapport au marché de l’emploi, qualité de la formation choisie et son caractère certifiant.

Voici ce que cela implique concrètement :

  • Le salarié garde son statut tout au long de la formation
  • La rémunération peut être maintenue, sous certaines conditions
  • La formation Fongecif doit viser une certification professionnelle

Se reconvertir, ce n’est pas simplement renforcer ses compétences. Il s’agit d’ouvrir la porte à de nouveaux métiers, grâce à une formation reconnue. Les projets de transition professionnelle incarnent la volonté des salariés de se préparer aux évolutions du marché du travail. Le rôle des CPIR se révèle ici central, entre ambitions individuelles et intérêts collectifs.

Quels sont les critères d’éligibilité au Fongecif et qui peut en bénéficier ?

La procédure d’accès au Fongecif cible les salariés souhaitant réorienter leur parcours professionnel. Plusieurs catégories de contrats de travail donnent accès au dispositif : CDI, CDD, intérimaires ou intermittents du spectacle. Pour chacun, les conditions d’ancienneté varient et doivent être respectées scrupuleusement.

Un salarié en CDI doit justifier de vingt-quatre mois d’activité, consécutifs ou non, dont douze dans l’entreprise actuelle. Pour les CDD, il faut pouvoir attester de vingt-quatre mois d’activité salariée sur les cinq dernières années, dont quatre mois en CDD au cours de la dernière année. Les intérimaires doivent totaliser 1 600 heures dans leur secteur sur les dix-huit derniers mois, dont 600 heures dans l’agence d’intérim qui porte la demande. Enfin, les intermittents du spectacle disposent de critères spécifiques, liés à la nature de leurs missions.

Conditions d’accès et démarches

Pour engager la démarche, il faut s’assurer du respect des conditions suivantes :

  • Respecter les conditions d’ancienneté selon le type de contrat
  • Obtenir l’autorisation d’absence de l’employeur, sauf situations particulières
  • Présenter un projet de transition professionnelle solide, validé par un organisme compétent

La demande de financement Fongecif place le salarié au cœur de son parcours de reconversion. La cohérence entre l’expérience acquise et la formation visée reste l’un des critères majeurs lors de l’examen par la commission paritaire interprofessionnelle régionale. Pour être recevable, la formation doit mener à une certification professionnelle reconnue, répondant ainsi à la fois à la sécurisation des trajectoires et aux attentes du marché du travail.

Homme debout devant un bâtiment officiel avec confiance

Financement, accompagnement et démarches : comment concrétiser votre projet de formation

Le financement Fongecif forme le socle du parcours de transition professionnelle. Les salariés retenus voient leurs frais de formation couverts, en tout ou partie selon leur dossier. La rémunération durant ce congé peut également être maintenue, calculée sur la moyenne des derniers mois. Ce soutien financier inclut, le plus souvent, les coûts pédagogiques, les frais annexes et parfois même les déplacements nécessaires à la formation.

Préparer ce dossier demande méthode et anticipation. Un accompagnement personnalisé par un conseiller en évolution professionnelle (CEP) aide à structurer et clarifier le projet. Ce professionnel apporte son regard, met en cohérence le parcours et la formation envisagée. Les associations Transitions Pro en région, ou CPIR, prennent ensuite le relais pour instruire les demandes et allouer les financements.

Pour avancer efficacement, voici les étapes à suivre :

  • Constituer un dossier solide, avec devis détaillé de l’organisme de formation et calendrier précis
  • Argumenter son projet en lien avec le parcours professionnel, validé par un CEP
  • Demander l’autorisation d’absence à l’employeur dans les délais légaux

Le CPF de transition professionnelle (ex-CIF) s’inscrit dans la loi « liberté de choisir son avenir professionnel ». Il ouvre la voie à une reconversion soutenue par des dispositifs publics, impliquant employeurs, organismes de formation et partenaires sociaux. Selon le contexte, des acteurs comme Pôle emploi ou les missions locales peuvent également intervenir pour renforcer l’accompagnement proposé.

Changer de voie professionnelle ne relève plus du rêve inaccessible ou du pari solitaire. Les règles sont posées, les outils existent, et derrière chaque dossier validé, il y a l’histoire d’un élan retrouvé et d’une vraie deuxième chance sur le marché du travail. Le prochain dossier à transformer, ce sera peut-être le vôtre.